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L'Imam Al Hassan
  L'Imam Al Hassan
 
 



Nom : Hassan
 
Parents : Imam Ali (a.s.) et Fatima (a.s.)
 
Titre : Al Moujtabà (le choisi)
 
Naissance : 15 Ramadhan, 3 ans ap. Hijr (à Medine)
 
Décès : 7 Saffar 50 ans ap. Hijr (à Medine). Empoisonné par son épouse Jo’dà binté Asha’th. Inhumé à Jannatoul Baqi.

 
Naissance et enfance :
 
Il est né le mardi 15 Ramadhan 3 ans après l'Hégire. Le Prophète (S.W.A.) lui donna le nom de Hassan rapporté de Allah par l’ange Gabriel. Le Prophète dit à l’Imam Ali (a.s.): "Oh Ali! Tu es pour moi ce que Hàroune était pour Moïse. Le Prophète Hàroune avait 2 enfants appelés Shabbar et Shabbir. La traduction de Shabbar en arabe est Hassan."
 
Imam Hassan fut le premier petit-fils du Prophète (S.W.A.) et à la nouvelle de sa naissance le Prophète a sourit montrant ses dents (une des rares occasions de son bonheur intense).
 
Le 7ème jour on a accompli l’aqikà et ce fut le premier Akikà en Islam. Le Prophète organisa un festin pour les gens de Madinà.
 
Il est né l’année où les batailles ont eu lieu et par conséquent il a ouvert les yeux dans un environnement de Djihàd.
 
Une fois quand Imam avait seulement 14 mois Abou Soufyàne est venu voir Imam Ali pour lui demender d’interceder auprès du Prophète en son nom. Comme Imam Ali refusait, voyant le jeune Imam, Abou Soufyàne a donné le Wàsstà de Imam Hassan. Alors Imam Ali lui a dit de s’adresser directement à Imam Hassan. Celui-ci saisi Abou Soufyàne par le nez en lui disant: "d’abord dit du fond de ton coeur Là élàhà illallàh puis j’intercèderais en ta faveur auprès du Prophète."
 
Il était l’image parfaite du Prophète et avait l’habitude d’écouter attentivement ses sermonts et ensuite de relater touts les Koutbà du Prophète (a.s.) à sa mère même à l’age de 4 - 5 ans. Une fois  Fatimà le raporta à l’Imam Ali (a.s.), qui dit qu’il souhaitait aussi écouter son fils. Une fois il vint à la maison et s’est installé où Imam Hassan ne pouvait le voir. Quand Imam Hassan est arrivé et a commencé à relater ce que le Prophète avait dit, il s’est senti géné et ne pouvait commencer. Il dit à sa mère: "je sens comme la présence de mon père dans la maison et je ne peux continuer."
 
A la mort de Prophète, Imam Hassan avait 8 - 9 ans. Quand Abu Bakr monta sur le chaire pour délivrer son premier sermont, l’Imam entra dans la mosquée et lui dit de manière répétitive: "inzil- descend de la place de mon père." Abou Bakr fut obligé d’accepter et dit: "oui c’est la place de ton père."
 
Ce fut une enfance traumatisante, eu égard à l’injustice faite envers ses parents (la chute de la porte sur Fatima (a.s.) entraina la mort de Moshine (a.s.); la confiscation de Fadak.
 
Tout était fait pour inciter Imam Ali à faire un faux pas et de donner un prétexte aux Califes pour le tuer.
 
Imam Hassan et Houssen avaient une année de différence et ont grandis ensemble avec le même principe et le même but.
 
Le Prophète a dit : «Celui qui aime al-Hassan et al-Hussayn m'aura aimé, et celui qui les déteste m'aura détesté»  Cité par Ibn Kathîr dans Istich-hâd al-Hussayn

 
L'Amour du Prophète pour al-Hassan 
 
Si la naissance d'al-Hassan et avant elle le mariage de ses parents étaient deux occasions pour le Prophète de fixer à travers les êtres les plus aimés de son coeur, des Traditions à la Ummah, l'amour qu'il continuera d'exprimer à l'égard de son petit-fils pendant les quelques années qu'il lui restait à vivre, lui permettra de tracer aux Musulmans beaucoup d'autres lignes de conduite et d'apporter à ce dernier (al-Hassan) les premiers éléments indispensables à l'équilibre de la personnalité.
 
En effet, le tendre baiser et la douce étreinte dont le grand-père a couvé le nouveau-né le jour de sa naissance inaugura une période de plus de sept ans au cours de laquelle le Prophète ne manquera aucune occasion d'entourer al-Hassan de son amour, de ses bons soins, de sa tendresse, de ses caresses et de toutes sortes de marques d'affection.
 
Cet amour et cette affection du Messager pour le premier descendant de la «Maison du Message» étaient devenus d'autant plus de notoriété publique qu'ils contrastaient avec l'attitude généralement assez distante d'un père envers son enfant dans les milieux bédouins de l'époque.
 
Ainsi, un jour, un bédouin voyant le Prophète embrasser, étreindre et renifler* le petit al-Hassan, dit à son adresse: «Moi aussi j'ai un fils ! Mais je ne l'ai jamais embrassé». Le Messager, indigné de cette réflexion, répondit: «Ce n'est pas ma faute si Dieu a ôté la miséricorde de ton coeur».**

* Ibn Kathîr, citant Anas Ibn Mâlik, écrit dans Istich-hâd al-Hussayn, p. 138: «Le Prophète disait: Apportez-moi mes deux fils (al-Hassan et al-Hussayn). Puis il les reniflait et les étreignait».
** Selon al-Wasâ'il, citant l'Imam al-Çâdiq: Lorsqu'un homme dit au Prophète: «Je n'ai jamais embrassé l'un de mes enfants», le Prophète dit après son départ: «Pour moi, cet homme est au nombre des habitants de l'Enfer». Chap. 90, Hadith 2.
 

On dirait que chaque fois que le Prophète laissait déborder ses sentiments d'affection envers son petit-fils devant les visiteurs ou les Compagnons, il tenait à faire passer un message ou un enseignement aux Musulmans. Les exemples suivants confirment l'exemple précédent à cet égard:
 
Selon Abou Hurayrah cité par l'imam Ahmad :
Un jour le Prophète (Ç) est venu nous accueillir en portant al-Hassan et al-Hussayn chacun sur une épaule, et en les embrassant alternativement. Lorsqu'il arriva à notre niveau, un homme lui dit: «Par Dieu, tu les aimes vraiment, Ô Messager de Dieu!» Le Prophète répondit: «Celui qui les aime m'aura aimé et celui qui les déteste m'aura détesté».

Cité par Ibn Kathîr,"Istich-hâd al-Hussayn", p. 138
 
 
Selon al-Barâ' (cité par al-Bukhâri et Muslim): «J'ai vu le Messager de Dieu porter al-Hassan sur son épaule en disant: Ô mon Dieu! Je l'aime, aime-le donc».

Al-Imam al-Hassan Ibn 'Alî, "Dâr al-Tawhid", op.cit., p.19

 
Selon Osâmah Ibn Zayd, cité par al-Tarmathi : «J'ai vu le Messager de Dieu porter al-Hassan et al-Hussayn sur ses hanches en disant: Ce sont mes deux fils et les deux fils de ma fille je les aime! Aime-les donc et aime ceux qui les aiment!».

Cité par M. J. Fadhlullâh, op. cit., p. 17.
 

Comme on le voit à travers ces témoignages et les témoignages qui suivent, le Prophète aimait tellement al-Hassan qu'il ne pouvait pas résister à l'envie de se prêter à des jeux d'enfant avec lui ou à le faire jouer même en présence de personnes étrangères au cercle familial.
«Je le protège par les mots divins parfaits contre tout Satan, tout oiseau de malheur et tout mauvais oeil».

Cité par Al-Hassan Ibn 'Alî..., Kâmel Sulayman, Dâr al-Kitâb al-Lubnâni, 1979.
 

Ya'lâ Ibn Marrah témoigne à cet égard : «Un jour nous sommes sortis avec le Prophète pour nous rendre à une invitation. Chemin faisant, le Prophète (Ç) apercevant al-Hassan en train de jouer, accourut vers lui devant tout le monde, ouvrit ses bras, laissant l'enfant passer tantôt par ci tantôt par là, s'amusant avec lui et le faisant rire. Il finit par l'attraper, posant l'une de ses mains sur son cou l'autre sur sa tête. Puis l'étreignant et l'embrassant, il dit : Hassan est de moi et je suis de lui. Dieu aimera celui qui aura aimé al-Hassan».

Al-Imam al-Hassan, Dâr al-Tawhîd, op. cit., p. 20, citant plusieurs chaînes (voir note 24)
 
 
Incidents :
 
Un homme de Syrie est arrivé à Madinà et a commencé à médire l’Imam. Celui-ci lui a dit que comme il venait de faire un long voyage il le proposait à manger et à dormir chez lui. L’homme réalisa que la personnalité de l’Imam était honnorable. L’homme dit à l’Imam que quand je suis arrivé à Madinà j’étais votre pire ennemi et maintenant je vous quitte étant votre meilleur partisan et admirateur.
 
A chaque fois que l’Imam se préparait à faire ses ablutions, il tremblait et son visage devenait pâle. Quand on le lui demanda, il dit: "ne savez vous pas que je suis debout devant mon Créateur?"
 
Il avait l’habitude de distribuer tout ses biens dans la voies d’Allah. Quand il récitait le Coran et lisait un verset commençant par: "Ô vous qui croyez..." il répondait immédiatement : "Labaik allàhoummà labaik (je suis là, Ô Allah je suis là)."
 
Une fois quand un de ses servants a laissé tomber un aliment brûlant sur lui, l’Imam a récité le verset du Kour’àne (Souraté Alé Imràne 3:134): "et ceux qui maîtrise la colère...(l’Imam sourit, pas de colère) et pardonne l’homme...(l’Imam l’a pardonné) et Allah aime les bonnes actions (l’Imam a libéré l’esclave)."
 
Hassan ibn Yassar (Bashari) était une personne sainte de l’Islam et un homme de sagesse (21 A.H. à 110 A.H.-de l’Imam Ali à l’Imam Sàdiq). Il ne croyait pas que l’homme avait le libre choix. Un jour sa pensée a changé et il a ecrit à l’Imam Hassan: "Bismillàhir Rahmànir Rahim. Ô fils de Hàchim, Ô fils de Ali, vous étes l’arche de Noé. Celui qui y monte est sauvé et celui qui le laisse est noyé. Que pensez vous des actions de l’homme. Sont elles par Allah ou par nous même?" L’Imam a repondu: "Ô Hassan ibn Yassar, souviens toi! Ces mains, ces pieds, cette langue et ce corps vous ont été attribués par Allah. Il vous a munit et vous a rendu son gérant pour user de cet equipement pour ses propres usages particuliers." Allah est le propriétaire et l’homme est le détenteur.
 

Son apparence :
 
Shaik Mohammad Moughniyàh dans son livre "AL Shià wal hakimoune" cite que Ahmad ibn Abdoullàh écrit: "la teinte de l’Imam Hassan était blanche mélangé a du rouge. Ses yeux étaient très noirs et son visage n’était pas charnu. Sa barbe était garnie. Ses cheveux tombaient jusqu’a ses oreilles. Il avait des épaules larges, une stature moyenne, un visage beau, les cheveux bouclés et un bon physique. Personne ne ressemblait au prophète plus qu’Imam Hassan."
 
Jusqu’à 40 A.H. (martyre de Imam Ali)
 
Imam Hassan dans sa jeunesse a vu durant le règne des 3 premiers Califs une volonté constante d’accaparer les droits de son père. Les Khoumss étaient désormais payés aux Califs. Ceux qui connaissaient Imam Ali étaient mutés loin à Rome, Palestine et Iran pour combattre. Les Califs s’assuraient continuellement que personne à Madinà ne découvre la bravoure et les droits de l’Imam Ali.
 
Des héros étaient crées comme Khàlid ibné Wàlid pour minimiser l’héroïsme de l’Imam Ali. Dans la bataille de Yamàmà 17 de ceux qui étaient présents à Badr, parmi lesquels étaient également ceux qui avaient mémorisés le Coran entièrement (Hàfiz-é-Couràne) furent tués.
 
Quand l’Imam Ali a assumé la Califàte en 34 A.H. les batailles de Jamal, çiffine, Nahrawànne eurent lieus. Imam Hassan était le porte drapeau (Alamdàr) dans toute ces batailles et a contribué une part importante dans les victoires. Par exemple avant la bataille de çiffine les gens de Bassràh étaient contre l’Imam Ali. Celui-ci envoya Imam Hassan qui dans quelques jours ralia une grande proportion des gens pour combattre a coté de l’Imam Ali.
 
Durant son retour l'Imam Ali a écrit une lettre de profonde réflexion à l’attention d’Imam Hassan (Se référer au khoutbà N°31 de Nàhj el Balàghà).

40 A.H.
 
L'Imam Ali fut martyrisé le 21Ramazàne de 40 A.H., l'Imam Hassan et Houssen après l’avoir inhumé sont allés directement à Masdjidé Koufà avant de rentrer à la maison. Là l’Imam Hassan délivra son premier Koutbà après la mort de son père. Abdoullàh ibn Al-Abbàs s’éleva et accepta l’allégence, suites auxquels tout les présents le suivirent dans l’allégeance. Cependant, quand l’Imam les demanda d’accomplir le Djihàd, ils quittèrent sa compagnie et préférèrent les promesses de richesses de Moawiyà. Ils écrivirent à Moawiyà en nombre pour lui rapporter que l’Imam Hassan leur demandait de se battre contre lui et que si Moawiyà le voulait ils pouraient capturer l’Imam et l’envoyer vers lui. Moawiyà envoya toutes ces lettres (environs 4 à 5 chamaux) à l’Imam Hassan.
 
Moawiyà préparait une armée et avec 60 000 hommes se dirigea vers Iraq. L’Imam était contraint à se préparer à la guerre mais ceux à joindre son armée étaient peu et ceux qui le faisait succombaient à la corruption de Moawiyà. Le 21 Ramazàne 40 000 avaient accepté l’allégence mais 4 mois plus tard il ne réstait plus que 10 à 12 Personnes. Moawiyà a décrété l’indépendance. L’Imam Hassan voyant la "couleur" de ses soit disant supporteurs a délivré un serment leur disant que ceux qui avaient changés de coté pour aller vers Moawiyà le regretteraient et leur supplication (towbà) ne serait jamais accepté par Allah.
 
Moawiyà a proposé un traité mais Imam Hassan y a stipulé des conditions. Il n’y avait pas de question de compromis du Califàte ou de l’Imamat comme cela a été ordonné par Allah.
 
 
L’Imâm al-Hassan (p), était-il pacifique ?
 
Avant de nous pencher sur la question de la paix conclue par l’Imâm al-Hassan (p) avec Mu‘âwiya, il convient de signaler que les gens peuvent penser que al-Hassan (p) était un homme pacifique dont la personnalité ne connaissait pas le sens du défi. Certains peuvent même aller plus loin en disant -malheur à eux pour ce qu’ils disent- qu’il était faible de personnalité. Ceux-là ont parait-il étudié la question de la paix conclue par lui et non pas la question des évènements qui ont précédé la conclusion de cette paix.
 
Nous appellons tous les chercheurs à faire connaissance de la personnalité de l’Imâm al-Hassan (p), de la puissance dans tout son être et de la fierté islamique qui animait toute sa raison.
 
En lisant les correspondances de l’Imâm al-Hassan (p) avec Mu‘âwiya, et en les comparant aux correspondances de l’Imâm ‘Alî (p) avec ce même Mu‘âwiya, nous ne trouvons aucune différence entre les paroles de l’Imâm al-Hassan (p) et celles de l’Imâm ‘Alî (p) quant à la force et la responsabilité, à la conscience et l’attachement au Message et à l’esprit de défi et de fierté islamique. Cela nous fait découvrir dans la personnalité de l’Imâm al-Hassan (p) celle de la force par la vérité, celle du défi face à l’erreur et celle qui sait comment utiliser la manière violente dans la discussion, sans pour autant s’écarter de la ligne islamique car, ordinairement, l’homme pris de violence oublie généralement le calme et la sérénité dans sa conduite.
 
Vous constaterez que l’Imâm al-Hassan (p) suivait la voie de la violence dans ses attitudes tout en restant responsable dans ses paroles. Vous ne constaterez aucun état affectif révélant une éventuelle faiblesse de l’Imâm al-Hassan (p). Il n’était pas pacifique dans le sens de cet état psychologique qui caractérise les personnes pacifiques qui n’aiment pas s’engager sur le terrain du conflit.
 
Nous savons que l’imâm al-Hassan (p) s’est engagé fortement sur le terrain du conflit. Il a tout fait pour continuer, au service de la cause du vrai, ce que son père, l’Imâm ‘Alî, avait commencé. Mais, le problème représenté par l’abattement de l’armée de l’Imâm ‘Alî (p) vers la fin de ses jours, a frappé beaucoup plus durement l’armée de l’Imâm al-Hassan (p).
 

 
La nature de l’armée de l’Imâm al-Hassan (p)
 
Une partie de l’armée de l’Imâm al-Hassan (p) était constituée de ces Kharijites qui l’ont suivi non parce qu’ils l’aimaient et épousaient sa cause, mais parce qu’ils voulaient combattre Mu‘âwiya de n’importe quel moyen et sous la direction de n’importe quel chef. Il y avait aussi une partie qui a rejoint cette armée pour les butins, et une partie qui était animée par le fanatisme de leurs tribus et de leurs chefs de tribus, ces chefs qui n’étaient attirés que par l’argent et la notoriété, et qui étaient prêts à corrompre l’armée de l’Imâm (p).
 
Cette armée comprenait aussi certains chefs et individus parmi les proches parents de l’Imâm al-Hassan (p) qui, ayant reçu de l’argent envoyé par Mu‘âwiya, ont fui abandonnant l’armée sans direction. Nombreux sont ceux qui ont envoyé des lettres à Mu‘âwiya lui proposant de lui livrer l’Imâm al-Hassan (p) mort ou vif. De son côté, Mu‘âwiya leur envoyait des lettres et il était au courant de leur tentative de l’assassiner.
 
Pour l’Imâm al-Hassan (p), les circonstances n’étaient pas semblables à celles de l’Imâm al-Hussein (p). L’étape était différente tout autant que la nature de l’armée et le climat général n’était pas favorable à une action semblable à celle qu’entreprendra l’Imâm al-Hussein (p), car l’opposition n’avait aucune chance de réussir. L’imâm al-Hassan (p) voulait donner à l’opposition une chance de rester là pour ouvrir la conscience de la Nation à la vérité et au droit. Pour cette raison, la paix conclue par l’Imâm al-Hassan (p) avec Mu‘âwiya n’était pas une reconnaissance de la légalité de Mu‘âwiya. Elle était plutôt un geste entrepris par l’Imâm al-Hassan (p) après une étude réfléchie de toutes les donnes de la situation, à travers les données de l’étape, de la nature de son armée et des conséquences qui, si l’Imâm avait opté pour la guerre, auraient nui à la cause au lieu de la servir.
 
Nous savons que lorsque une personne veut mener une opération martyre ou quelque chose du genre, il est indispensable de penser tout d’abord aux conséquences positives de cette opération. Car si les conséquences sont négatives, l’opération serait alors contraire au message et à la cause.
 
C’est dans ce sens qu’on a dit que la révolution de al-Hussein (p) était un écho de celle de la paix conclue par l’Imâm al-Hassan (p). Nous nous opposons à ceux qui disent qu’il existe une voie hassanite qui serait pacifique et une voie husseinite qui serait révolutionnaire. En vérité, la voie hassanite est une voie husseinite empruntée au temps de al-Hassan et la voie husseinite est une voie hassanite empruntée au temps de al-Hussein. Les deux voies ont une seule source et leur point de départ est le même.
 
Nous savons aussi que l’action de l’homme porteur du Message doit prendre en considération les conditions objectives pour opter pour la paix par-ci ou pour la guerre par-là, en fonction des conditions, car la guerre a des conséquences positives ou négatives et la paix a des conséquences positives ou négatives.

 
Traité de paix
 
Ceci est le traité entre Moawiyà-fils d’Abou Soufyàne et Hassan-fils de Ali.
 
1-que Moawiyà réspèctera les précèptes du Coran et la Sounnah du Saint Prophète.
 
2-que les musulmans de l’empire islamique (Syrie, Iraq, Hédjàz, Yemen, Egypte...) vivront en paix et seront protégés contre les pérsécutions.
 
3-Moawiyà ne désignera aucun successeur.
 
4-les amis, les compagnons et les partisans de l’Imam Ali et toute leur famille seront protégés contre toute peur et vivront en paix.
 
5-que Moawiyà s’engage en tout cas à ne pas faire du mal, menacer ou comploter (secrètement ou non) contre Imam Hassan et Imam Houssen.
 
6-que Moawiyà n’enverrai pas "lànate" (malédiction) à l’Imam Ali dans le kounout, prière du vendredi,...etc.
 
Moawiyà a tout accepté sauf l’article 6. Devant son entêtement, l’Imam Hassan a dicté qu’au moins les malédictions ne soient prononcées en présence de l’Imam Hassan et Houssen. Moawiyà a donné sa parole à Imam Hassan qu’il réspècterait toute les conditions mais lorsque Mu'âwiyeh entra à Kûfa après l'accord de réconciliation, il tint un discours à l'adresse des Kufites dans lequel il dit notamment:

«... Je ne vous ai pas combattus pour que vous priez, fassiez le jeûne ou accomplissiez le pèlerinage .... Je sais que vous le faites de vous-mêmes. Je vous ai combattus pour vous gouverner... malgré vous. Certes, j'ai fait des promesses à al-Hassan, mais je les foule de mes pieds. Je ne respecterai aucun de mes engagements».

Ibn Abî Hadîd et d'autres. Cité par M. J. Fadhlallah, op.cit., p. 134.

 
Ainsi Moawiya (Que Dieu le maudit) ne respecta aucuns des engagements

Les avantages du traité de paix
 

Servir la cause nous permet d’avoir une prise de conscience dans toutes les étapes de notre vie. Etudions donc la question telle qu’elle se pose dans la seule réalité islamique et non pas dans la réalité non islamique. Car lorsqu’il s’agit d’un différend ou d’un conflit sur la scène islamique, l’intérêt islamique supérieur peut être d’opter pour la paix, car la guerre peut faire écrouler le temple au-dessus de tous.


C’est ce que nous nous inspirons de la parole de l’Imâm ‘Alî (p) où il dit : « Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement ». La paix et la soumission sont dictées par l’intérêt supérieur des Musulmans, et non pas par l’état psychologique de l’homme.

De ce fait, nous remarquons que, pour réformer la réalité islamique, il est parfois indispensable pour l’homme d’avoir recours à la violence et de se révolter quant la révolution s’impose comme la seule solution qui préserve l’intérêt islamique supérieur.

Le traité de l'imam Al Hassan peut etre comparé comme le traité de Hudaybiyya que le Messager de Dieu (P) a accepté pour préserver l’état de paix entre les Musulmans et les polythéistes pour se préparer à la grande conquête qu’était la conquête de la Mecque.

Si le Messager de Dieu (p) avait opté pour la guerre contre Quraysh à cette étape, il n’aurait pas pu conquérir la Mecque. Il a donc conclu une paix intermédiaire où il a fait une concession temporaire et sans importance que du point de vue en rapport avec le moral des Musulmans, pour assurer une grande conquête qui a définitivement mis fin au conflit avec la tribu de Quraysh dans la mesure où cette conquête l’a privée de toute chance de se remettre sur pied.

Pour ce qui est de la paix conclue par l’Imâm al-Hassan (p), elle est une paix qui a eu lieu entre Musulmans et dans l’intérêt des Musulmans qui étaient fatigués par des guerres qui, en raison des diverses complications et difficultés, étaient devenues improductives dans leur réalité. Il voulait aussi préparer le terrain à la révolution de l’Imâm al-Hussein (p). S’il aurait opté pour la guerre à cette étape, il se serait fait tuer avec al-Hussein (p) et tous leurs partisans et on n’aurait plus entendu la voix de la vérité et du droit retentir dans le monde.

Ainsi l’Imam Hassan cherchait à gagner du temps par ce traité pour faire le tabligh. L’atmosphère de haine contre Imam Ali crée par Moawiyà fut changé par l’Imam. En 10 ans de "paix" l’Imam a éffacé ce que Moawiyà et ses prédécésseurs ont fait pendant 50 ans en incitant les gens dès leur enfance à haïr l’Imam Ali. Cela fut prouvé quand les captifs de Karbalà furent promenés dans les villes de Koufà et Shàm. 

L’Imam Hassan a utilisé ce temps à préparer les compagnons pour combattre avec Imam houssen. Les partisans de Imam Houssen (lors de la bataille de Karbalà) sont le résultat des efforts de Imam Hassan. Il a crée des gens spécialement solidaire à Imam Houssen (même notre 12è Imam est en train d’attendre de tels volontaires).

Le traité a également prouvé le Koufr de Moawiyà. Il maudissait Imam Ali et sa famille alors que le Prophète a dit: "celui qui maudit Ali me maudit. Celui qui me maudit se déclare Koufr." Par conséquent Moawiyà s’est déclaré Koufr ouvertement.

 

Ahlou Sounnah walJamà’a

Un groupe entier de ceux qui étaient neutre ont joins Moawiyà le 25 Rabioul Awwal 41 aprés Hijr. Moawiyà a appelé cette année Sounnatoul Jamà’a. Tout ceux qui ont déclaré allégence à Moawiyà furent appelé Ahlou Sounnah walJamà’a.

Durand les 9 années suivantes Moawiyà a essayé de faire empoisonner l’Imam Hassan à plusieurs reprises pour finalement réussir à la neuvième tentative quand il a envoyé le poison à la femme de l'Imam Hassan appelé Jo’dà. On lui avait promis le mariage avec le fils de Moawiyà et de l’argent.

Mort

Jo’dà, l'une de ces femmes, a mis le poison dans l’eau déstiné à l’Imam Hassan la nuit. Il mourut 3 à 4 jours plus tard le7 saffar de l’an 50 A.H.

Inhumation et Aicha

Le voeux de l’Imam Hassan était d’être enterré près du Prophète (il le dit dans son testament mais rajouta que si cela n'est possible que par l'épée, il ne le souhaiterais pas et voudrais être enterré ailleurs). Furent présent à l’enterrement : Imam Houssen, Abdoullàh ibné Abbas, Abdoullàh ibné Jàffar et Mohammad-é-Hanafia. Comme le cortège funèbre se dirigeait vers la Mosquée du Prophète, Marwàne (Lànatoullàh Alayhi) a informé Aïcha qui s’est précipitée sur une mul vers la mosquée du Prophète pour protester contre l’enterrement de l’Imam. Abdoullàh ibné Jàffar lui dit: "vous êtes venue sur une mul et un chameau (bataille de Jammal), le prochain sera sur un éléphant. Votre droit n’est que le 1/9 du 1/8*. Comment pouvez vous tout réclamer? " Elle refusa que l’enterrement puisse avoir lieu aux cotés du Prophète et des flèches furent tirées sur le cercueil. L'Imam Houssen a ramené le corps à la maison, il a enlevé les flèches et a redonné un nouveau ghoussl et kaffane. L'Imam Hassan fut ensuite inhumé dans le Jannatoul Baqi près de sa grand-mère paternelle Fàtémà binté Assad.

* Une femme hérite le 1/8 du 2/3 du propriété net de son mari. Aïsha était l’une des 9 femmes. Par conséquent elle hérite du 1/9 du 1/8.
 
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